Martine M. est violoniste, Professeur (C.A.). Elle a la gentillesse de nous partager son expérience de la Méthode Feldenkrais™. Ce récit ou plutôt ce poème nous éclaire sur les apports et bienfaits de cette approche somatique.
Ode à la Méthode
Ce témoignage est un poème. Un poème qui nous décrit avec justesse et sensibilité les qualités de cette technique douce. Martine est une véritable artiste avec les mots et les sensations…
Feldenkrais…
Une île…
J’y accoste parfois après une nuit agitée, le corps un peu cassé et moulu…:)
J’ai souvent hâte d’y séjourner, de m’y déposer pour une belle pause enveloppante et bienfaitrice.
Je peux m’occuper de moi et me réconcilier doucement et lentement avec ce corps.
Celui-ci, souvent bloqué dans son armure, se métamorphose progressivement en une sorte d’état liquide et gazeux…
Il devient l’instrument avec lequel je compose.
Musique silencieuse qui le traverse et l’enchante…
Je l’accorde lentement puis découvre peu à peu les harmonies et les vibrations consonantes qui le font renaître.
Apprendre à déloger les anciens circuits et à en créer de nouveaux.
Le mental se trouve alors déstabilisé et les vieilles croyances gravées dans le granit, laissent place à un espace vierge et prometteur…
Avec lenteur, douceur, patience et générosité, j’active une vision plus positive et ressens la joie du changement.
Bienveillance et intelligence se marient alors pour le meilleur…
Mes bras deviennent des ailes.
La légèreté du corps et la nudité de l’âme entrent en scène…
Je sens, j’observe, je visualise, m’abandonne, ajuste, comprends enfin ce que signifie l’intelligence du corps…
Au lieu d’un « Moi » qui serre, je découvre un Soi qui sert..
Peu à peu, presqu’a mon insu, les graines commencent à germer et transforment la terre blessée et stérile en un chant du possible, prolifique et fécond.
J’étais arrivée avec des chaussures trop petites et je ressors avec de belles pantoufles à ma taille et bien confortables.
Je ne combats rien mais apprivoise l’inconnu, l’étrangeté et me délecte dans l’illimité et l’ouvert absolu.
Je me perds pour apprendre quelque chose de ce que je ne suis pas.
Je prends aussi conscience que ce n’est pas uniquement la thérapie qui importe, mais surtout la thérapeute, sorte de chef d’orchestre qui insuffle la musique à nos corps dans un voyage bienfaiteur et mystérieux…
Car ce qui prime, c’est le « Comment du Quoi », et non le « Quoi pour le Quoi »..
En fait, je ne vais pas à une séance Feldenkrais mais je pars danser, me laissant emportée par le mouvement d’une valse fluide et éthérée et par l’énergie des autres participants. Car on n’est pas seul et on se sent portée par une vague collective.
De toute façon, on n’est rien sans l’autre.
Voilà. Après l’hiver, vient le printemps …
Merci infiniment à ma praticienne
Martine M. Violoniste, Professeur (C.A.)